L’histoire de la joaillerie Dinh Van
Né en 1927 à Boulogne-Billancourt, Jean Dinh Van est considéré comme l’un des maitres du bijou des années 1960 en France. Sa volonté de bousculer les codes avec des créations modernes lui a permis de se distinguer rapidement. Les Menottes, ou encore Le Cube Diamant : ses collections ont traversé le temps. Découvrez l’histoire de ce célèbre joaillier.
Les premiers pas de l’artisan
D’un père vietnamien et d’une mère bretonne, Jean Dinh Van commence par étudier le dessin aux Arts Décoratifs. Il entre chez Cartier en 1946 et apprend le métier de joaillier. En 1965, il décide d’ouvrir son propre atelier place Gaillon, dans le 2ème arrondissement de Paris.
À cette même époque, la société française connait des changements radicaux. Des figures comme Yves Saint-Laurent et Pierre Cardin marquent la naissance du prêt-à-porter. Mais cela se traduit également par un mouvement d’émancipation de la femme. C’est dans ce contexte que Dinh Van crée ses premières collections.
« En ce temps-là, la décoration, la couture et même la gastronomie avaient fait leur révolution, franchissant toutes un grand pas vers une certaine simplicité. La joaillerie, elle, en était encore à l’ère des bijoux travaillés comme au siècle dernier. Nous ressentions confusément que les femmes attendaient de nous des bijoux plus faciles à porter. Restait à les inventer. » Jean Dinh Van (1970)
Un design épuré et intemporel
La maison souhaite s’adresser aux femmes libres et indépendantes. Et ce, à travers des bijoux minimalistes et faciles à porter en toutes occasions. Dinh Van bouscule les codes de la joaillerie traditionnelle. Il aspire à plus de modernité, avec des parures plus personnelles.
À contre-courant des codes esthétiques de son époque, l’artisan détourne les objets du quotidien pour les rendre luxueux : menottes, boutons de manchette, lames de rasoir, serrures, punaises, etc.
Dinh Van s’impose avec un design épuré et insuffle un profond renouveau dans l’univers de la bijouterie française.
Le Cube Diamant : jeu de formes et de volumes
Créée au début des années 1970, cette collection associe deux formes : le rond et le carré. La première d’entre elles représente la spiritualité. Tandis que la seconde est un symbole de stabilité. Cette dualité géométrique est au cœur de la création de Dinh Van.
Le joaillier mélange les volumes, les pleins et les vides. Le résultat séduit directement : Le Cube Diamant est un bijou élégant et moderne. Il se décline en bagues, bracelets, puces d’oreilles, créoles et colliers.
Les Menottes : une collection emblématique
L’année 1976 est synonyme de plusieurs succès. Dinh Van ouvre sa première boutique à Paris, Rue de la Paix. Dans la foulée, il crée l’ensemble Menottes, un incontournable de la marque.
Alors que les joailliers traditionnels cherchent à cacher le fermoir, Dinh Van en fait l’élément central du bijou. Cette collection symbolise le lien de deux êtres chers, l’amitié et l’amour.
Les possibilités de personnalisation sont nombreuses. Les Menottes se déclinent en colliers, bagues, créoles et boucles d’oreilles. Que ce soit en version mini ou plus imposante. Il est également possible de choisir la couleur de l’or : jaune, blanc ou rose.
Une renommée internationale
Au début des années 80, Dinh Van imagine des bijoux avec d’autres artistes. Avec Pierre Cardin, il réalise une bague carrée. Il crée également un pendentif en forme de sein avec le sculpteur César.
Cette renommée lui permet d’ouvrir de nouveaux magasins. À Genève, Bruxelles, mais aussi à New-York.
Aujourd’hui encore, les parures uniques de ce célèbre joaillier séduisent pour leur style épuré. La marque et les boutiques ont été cédées en 1998. Elles appartiennent désormais à Eric Laporte et un groupe d’investisseurs.
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